Masser les vieux, mais c’est qui les vieux ?
Il y en a qui prient, d’autres qui boivent tous les jours, des fois même les deux en même temps. Il y en a qui sont veufs et qui parlent à leurs chats. D’autres qui parlent tous seuls. Certains qui sont collés aux fenêtres en regardant qui va et qui vient. Il y en a qui font du vélo ou qui court plus vite que toi.
D’autres qui savent tout faire : ils sont bricolo, cuistot, dactylo, écolo, et même colombo.
On dit des vieux qu’ils passent leur temps à essayer de comprendre comment fonctionne un téléphone, à commenter les faits divers, à critiquer leur progéniture qui ne vient pas assez, à s’offusquer de l’évolution des mœurs. Pourtant, ils savent bien mieux que nous que le monde bouge.
Ce sont les meilleurs caméléons, ils s’adaptent en permanence.
Ils sont vieux, mais ils ont conscience qu’ils pourraient encore rester en vie encore pendant une bonne décennie, voire deux. Et c’est tout ce qu’on leur souhaite : alors au temps en profiter et les partager avec eux.
J’aime les vieux parce qu’ils sont authentiques. J’aime écouter leurs histoires et leurs tranches de vie.
Ils sont bien plus forts que vous et moi réunit. Ils prospèrent alors que le monde voudrait les rendre invisibles.
La société n’a sûrement pas envie de se voir elle-même vieillir.
Ce sont nos grands-parents ou nos parents. Mais qu’on se le dise, bientôt, ce sera nous.
Peut-être que pour penser à la vieillesse, il faudrait commencer par la montrer.
Puis d’ailleurs la vieillesse, être vieux, qu’est-ce que c’est ?
Michel Billé dit que « Vieillir, c’est perdre ».
J’aime les vieux, car ils sont résilients.
Maintenant, vous savez (en partie) pourquoi j’aime les vieux.
Mais, pourquoi j’aime masser les vieux ?
Parce que quand Thérèse a débarqué chez Chaise à bascule, je savais que j’allais passer un bon moment.
Elle était sans tabou, sans crainte. Elle-même, entière, à la fois vulnérable et superpuissante.
Un de mes plus beaux moments de massage.
Puis, lorsque Jacqueline est arrivée, c’était une vague de fraîcheur. Liée à beaucoup d’appréhension et de peurs.
La peur du jugement et la peur du regard de l’autre. D’avoir « un corps de vieille ».
Pourtant, en l’espace de cinq minutes, cette peur est partie. Pour faire place à un réel moment d’échange et de partage.
Et alors, lorsque Frédy a passé le pas de la porte : de la joie.
La joie de se rappeler que l’âge, c’est aussi dans la tête. Le bonheur de raconter et de se raconter.
J’aime masser « les vieux » parce que ça leur redonne de la visibilité. Parce que ça transforme leur rapport au corps. Et surtout, parce que chaque séance est un moment de partage, de bienveillance, et de chaleur humaine.
Si vous ne savez pas quoi faire de vos vieux, ramenez-les se faire masser chez CAB.
“La sagesse ne vient pas toujours avec l’âge, il se peut que l’âge vienne tout seul”.