Published On: 23 juillet 2022

Seb Toussaint : du street art, de la double-culture, de l’humanité, de l’espoir et de la couleur dans un même corps !

L’histoire commence en 1988.
Le 5 juin plus précisément. Seb pointe le bout de son nez en Normandie et grandit avec deux cultures, deux langues, deux atouts.

À 23 ans, il décide de faire un périple d’un an à vélo avec deux de ses amis.
L’un d’eux fait une intoxication alimentaire donc Seb se dit “Tiens si j’allais peindre le mur d’une maison pour faire passer le temps”. 

Il se rend dans un quartier défavorisé et demande à une dame qu’il croise s’il peut peindre sur ses murs. Elle dit “oui” sans hésiter une seule seconde. 

C’est alors grâce à cette confiance, cette insouciance, et à cette dame (sans oublier l’intoxication alimentaire de son ami Spag) que Seb se révèle.

Il n’a pas envie d’écrire juste son “blaze” comme il dit. 
Il décide de demander aux gens de choisir un mot qui leur tient à cœur.
 Pour ensuite le peindre.

Par ce geste, l’idée du projet “Share the Word” commence.
Partager le mot.

En 2013, un an après être rentré de son périple à vélo. Lui et son ami et photographe Spag partent pour le premier épisode de “Share the Word”.
Ils partent dans un bidonville de Jakarta en Indonésie, en auto-financement. 

Pourquoi dans un bidonville ?

Parce que Seb Toussaint préfère donner la parole et l’opportunité à ceux qui ne l’ont jamais.
Il préfère rendre leur visibilité aux personnes qu’on fait semblant de ne pas voir.

Share the word”, c’est plus que partager le mot.

C’est peindre des fresques et des murs dans des bidonvilles ou des camps de réfugiés afin de rendre leur voix à ceux trop souvent oubliés. Afin de pouvoir mettre de la couleur là où il n’y en a jamais. Afin de mettre en lumière de façon positive ces lieux. Afin d’attirer l’attention, de les sublimer, de changer les regards et les visions étriqués. 

C’est se rappeler que la beauté est partout et que l’art rassemble.

Si Chaise à bascule devait choisir un mot pour définir Seb et pour qu’il le peigne, ce serait sans aucun doute : HUMILITÉ.

Finalement, Seb nous rappelle qu’on peut faire des miracles, qu’on peut faire des crêpes sans œufs, qu’on peut faire du bruit à toute heure, qu’on peut bouger ses fesses.

L’interview de Seb :

  • Ton film préféré ?
    Une Séparation de Asghar Farhadi.
  • Qu’est-ce qui t’inspire en ce moment ?
    Comme toujours, je m’inspire de ce que je vois autour de moi. Ça peut être une combinaison de couleur intéressante sur un paquet de cacahuètes, ou le motif d’une écorce d’un arbre ou un motif sur du textile. On peut trouver de la beauté partout.
  • Qu’est-ce qui te fait rire dans l’actualité ?
    Souvent, lorsqu’il y a des situations où l’on se demande s’il faut en rire ou en pleurer, je choisis d’en rire. Donc je dirais que la classe politique est un beau réservoir de comiques. Voir des adultes matures se ridiculiser pour essayer de plaire à des masses de gens, c’est souvent assez drôle !
  • Quel livre t’as le plus marqué ?
    Le tout premier atlas du monde que j’ai eu quand j’avais environ 6 ans. Je suis dyslexique donc petit j’avais beaucoup de mal à lire des romans, donc je passais beaucoup de temps avec cet atlas. J’ai passé énormément de temps à le consulter, à apprendre les cartes par cœur avant de m’acheter un autre atlas, puis toute une collection. C’est aussi ça qui m’a donné envie de voyager.
  • Qu’est-ce qui te fait te lever le matin ?
    Peindre ! J’adore peindre, que ce soit des murs, des toiles et où que ça soit dans le monde.
  • Pour qui tu as le béguin en ce moment ?
    Gyakie.